Histoire

Vue de Vabre

L'origine du nom VABRE se perd dans la nuit des temps, il signifie en Langue d'Oc : Vallée profonde, Ravin

Au 13ème siècle,la place fortifiée abrite des moines hospitaliers.Le village se développe alors à l'abri du château sur l'éperon rocheux qui domine le Gijou, à l'emplacement du temple actuel et de la poste. Une porte "Lo Trauc de la Campana* -monument classé- témoigne du passé de la citadelle.

Longtemps à l'écart des voies de communication. accessible seulement par des chemins muletiers,Vabre sera un lieu d'accueil, de refuge, de résistance et de non conformisme. Des cathares aux maquisards, en passant par les douloureux épisodes des guerres de religion, le pays tout entier résonne encore des échos de ces luttes. Dans le courant du 19ème siècle, une route départementale puis la construction du pont neuf -ouvrage doté de sept arches gothiques à plus de 15 mètres au dessus du Gijou - modifient profondément le village et l'ouvrent vers l'extérieur. Dès les premières années du 20e siècle, la construction d'une ligne de chemin de fer "le petit train de Lacaune" permet à Vabre de s'ouvrir à l'ère industrielle et de devenir pour plus d'un demi siècle, une place forte du textile.

Détruit le train, disparu le textile, le village vit aujourd'hui des granitiers du Sidobre, de ses entreprises de bâtiments et de bien d'autres activités au sein de la Z.A et de l'Hôtel d'Entreprises. Dans sa volonté d'un environnement préservé, le village a été "Village Etoilé".

Résistance

Vabre et les alentours, au travers des relations commerciales engendrées par l'activité textile, et du fait de la topologie protectrice des lieux, deviennent rapidement une zone de refuge pendant la Seconde Guerre mondiale. La population, fortement protestante et marquée par sa propre histoire, accueillera et protègera les réfugiés, notamment nombre de jeunes éclaireurs israélites qui rejoindront la Résistance organisée.

Le Service du travail obligatoire (STO), instauré par le gouvernement de Vichy en février 1943, marquera l'arrivée d'une nouvelle vague de réfugiés désireux de se soustraire à cette obligation.

La Résistance s'organisera autour de Guy de Rouville (alias Pol Roux), Vabrais, qui prendra la responsabilité du secteur 10 des Corps Francs de la Libération (CFL), de Pierre Dunoyer de Segonzac (alias Hugues), venu d'Uriage, qui prendra en juillet 1944 la responsabilité de la zone A du Tarn, et de Maurice Redon (alias Durenque), responsable départemental des FFI.

450 résistants seront inscrits, formés, armés, organisés en 3 compagnies, dont la Compagnie Marc Hagueneau, sous le commandement de Robert Gamzon, le créateur des Eclaireurs Israélites.
Les Maquis de Vabre accueilleront et protègeront le poste de commandement du Délégué militaire régional (DMR) de la région 4 (10 départements autour de Toulouse), situé à Bourion.
Ils participeront aux combats de l'été 44, à la libération de Castres, faisant 4.500 prisonniers allemands. Les officiers et leurs ordonnances seront amenés à Vabre par le petit train (tortillard) et serviront, en uniforme, le 31 août, le fameux banquet des Cinq Cents, sur la place du Terrier, rebaptisée depuis place du Maquis