Le textile

Durant des siècles, Vabre fut un village  prospère grâce à son industrie textile

Jeanne Houlez, dite la Poulette, parce que femme du coiffeur surnommé Poulet. Elle était la tante de la poétesse Yvonne Boyer-Hérail et, comme toutes les femmes de tisserands à domicile, préparait les canettes à glisser dans les navettes du métier  en bois à pédale :  le rouet.

L’industrie du drap fut au cours des siècles la raison d’être de Vabre. Dès le Moyen-âge ses habitants se livrent au tissage, certains dans les campagnes sont en même temps cultivateurs ou éleveurs. Depuis 1393, et sans doute avant, dans toute la Montagne du pays castrais on tisse «  la bonne laine »  prise sur les troupeaux du mois de Mai au mois d’août et «  la pelade »  de fin août à la Toussaint.

Les draps sont de qualité commune «  cordelats et molletons », étoffes vulgaires tissées avec de la grosse laine de la région. On ne teint pas le fil mais la pièce entière qui est ensuite marquée, puis apprêtée par des chardons naturels. L’eau du Gijou, traversant des régions graniteuses et schisteuses est propre au dégraissage de la laine. Jusqu’à Colbert, les dimensions de chaque pièce sont fixées par le " Réglements Consulaires de Castres". A Vabre, au 17ème  siècle on fabrique 3 catégories :

        1. Le Cordelat , avec de la bonne laine pure

        2. La Bayette, avec de la laine plus fine

        3. Les Serges, avec de la laine grossière déjà utilisée.

Jusqu’à la Révocation de l’Edit de Nantes (1685)  l’industrie et le commerce sont très prospères.

Au milieu du XIXeme siècle se créent les premières fiatures de coton, et notamment celle de  Jean Pierre Bru, à l'Isoule, qui sera transformée en filature de laine vers 1870 par Edouard Bru.  Elle est à l'origine de la plus grande manufacture textile de Vabre, qui deviendra, en 1913, l'usine Faure & Claron et Cie, en réunissant les tissages et l'ourdissage Faure, la filature Pierre Bru & fils, et Jean Claron, qui amène les fonds permettant la construction des ateliers de tissage et d'apprêts sur des terrains que Jean Pierre Bru avait achetés, en 1839, au lieu-dit du  Pré de Cambon.

Sur cette photo, datée des années 1920, prise dans le bureau de direction de l'usine Faure & Claron et Cie, on découvre, à droite, Henri de Rouville, à gauche Jean Claron, son beau-frère, deux des directeurs de cette manufacture.

Dernier symbole de la puissance textile vabraise qui fit vivre le village durant des siècles, l'usine Faure Claron devenue Forcla, ferme définitivement ses portes le vendredi 10 mars 1989.

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Médailles du Travail - Etablissement Forcla, Vabre Château de Bousquet le 28 juillet 1975
En chapeau, Henri de Rouville