Les noms

Les plus anciens, (gaulois ou même pré-celtiques) sont les noms de cours d'eau ou de lieux :

Vabre : ( Vabro: 1358) est le gaulois vobero " ruisseau caché, ravin."

Gijou : hydronyme antérieur au gaulois, attesté en 993 sous la forme Vicaria Gigidense. Gijou a donc dû être Gidgidione (racine redoublée), sans doute un qualificatif désignant la nature de ses eaux.

Berlou :  le nom de ce cours d'eau tire ses origines de Berula, mot d'origine gauloise qui signifie cresson de fontaine ou lentille d'eau.

Sidobre: du gaulois Seto-Briga, désignant un massif de forme allongée.

 

Comme dans tout le Haut-Languedoc, l'occitan, langue romane dérivée du latin, avec ses traits propres à la montagne du Tarn, a longtemps été d'usage courant, ce dont témoigne la toponymie,  dont l'orthographe trop souvent mal francisée masque ou déforme  l'origine et le sens.

Bourion, Bouriatte : ( Borion, Boriata), petite ferme dérivé de bòria.

Bousquet: formé sur la racine bòsc (bois) qui a donné d'innombrables dérivés.

Calm, las calms, calmels désignent les landes comme dans le hameau de Camalières. Une fois défrichées elles s'appellent artiga( Lartigue) ou  issart.

Caussonel : terrain d'origine calcaire.

Montagnol : (Montanhòl) dérivé de montanha, montagne.

Ostal :  maison, souvent accompagné  de l'adjectif vielh ( vieux) ou nòu (neuf);  plus modeste, la maison s'appelle La Casa , Lacaze ou La Cazalié,  (casalièr) qui peut désigner l'habitant ou le jardinier .

Pech , Puech, Pioch :  très répandu, du latin podium, désigne une hauteur qui s'oppose à Bau Balma, ainsi qu'à Comba, Cros, Gorg, Gorgas ( grotte, gouffre, creux de rivière).

La Prade, Pradel, sont des dérivés de prat, le pré.

 

L'abondance des eaux a suscité de même un riche vocabulaire :

Le pontet, le pontil, pour le pont ; le beal, le besal (canal d'irrigation), le Ga ( le gué), la planca ( la passerelle), la paissière ou pessière, (paissièra), dérivé du latin paxariam, qui désigne l'ensemble des éléments formant le barrage dont dépendent les moulins à eau. La mouline, ( la molina) le moulin à eau;  le Théron, Thérondel ( de  teron, la source).

 

Les noms des quartiers du village viennent à peu près tous de l'occitan:

Qu'il s'agisse de L'Albiguié ( l'albiguièr) l'alisier blanc ;  du quartier du Garric ( le chêne) ; ou de Fraissinet ( le petit frêne) ; du Pojolar (le Poujoula: la montée) et de la Costarèla ( la Coustarelle, forte et courte côte) ; de Penery (penèri, j'ai peiné!) ; du Suquet ( la hauteur) ; de la Sanha ( terrain humide et marécageux), de Prat  escoròs (mauvais prè) ou pré à battre le blé ( du verbe occitan escodre) ou du Mas (ferme: exploitation agricole, puis hameau distinct, aujourd'hui incorporé au village).

 

Il en va de même du nom des hameaux voisins:

Cayssié ( Caucièr) four à chaux ; ou du Soulié (Lo Solièr), la grange à foin . Les noms des exploitations agricoles se rapportent soit à leur situation topographique, telle Combescura ( la vallée sombre), soit à la forme du terrain, Les Plos ( Los plans) les plateaux;  Crouzigues, le creux et la falaise ( cros et  iga),   Rocanhèl  (terrain rocailleux), ou encore La Correjada ( La Courrégée : lisière de terrain longue et étroite),  La Boulière (Bolièra : la borne); soit à tel aspect de la végétation, comme La Ramade ( la ramada : la ramée);  Bouissas ( Boissàs) buis de haute taille;  Lavergne (Vèrnha), l'aulne glutineux de grande taille;  le Salès ( le saule à feuilles cendrées) ; Roumégous (Romegòs, hallier de ronces) ;  Brugayrolles, (Brugairòlas) terrain couvert de bruyères); Le Teil, (lo Telh, le tilleul) ; ( La Glévade, La Glevada : l'écobuage du sol par sa mise en culture). Les champs à cultures variées s'appellent lo camp, ou bien la pessa.  Une devesa ( La devèze) du latin defensem, désigne un pâturage interdit, protégé,  ou laissé en jachère.  Parfois  le  lieu porte le nom du propriétaire ou de la famille habitant le hameau, Thouy, Rolland, ou encore Castèl del lop, (château du Loup),  lo lop en occitan, qui renvoie à l'animal qui peuplait autrefois la montagne et au nom de famille très répandu  qui lui est associé.

 

Quant au passé industriel  du village il se retrouve avec:

La rue de la Fabrique ( Fabrica) ( où se situaient des ateliers textiles), ou le quartier de Lastendes ( Las tendas) lieu où l'on étendait les toiles ou les tissus à fin de séchage.